Éclairage sur le nouveau draft 2025 et le rôle du Gap analysis
La norme ISO 19011 occupe une place centrale dans la pratique de l’audit des systèmes de management. Elle fournit des lignes directrices claires pour la planification, la réalisation et le suivi des audits, qu’il s’agisse d’audits internes, de seconde partie ou de tierce partie. Pour les auditeurs comme pour les responsables QSE, c’est un document de référence qui va bien au-delà de la simple méthodologie : il structure la compétence, l’éthique et l’efficacité de la fonction audit.
En 2025, suite à l’enquête publique menée par l’Association Française de Normalisation, evolve s’est procuré un projet de révision de la norme (ISO/DIS 19011:2025). Cette nouvelle version apporte des évolutions significatives qu’il est essentiel d’anticiper. C’est ici que le Gap analysis devient un outil stratégique.
Pourquoi la norme ISO 19011 est-elle essentielle ?
Pour les responsables QSE, l’ISO 19011 constitue un véritable guide opérationnel :
- Elle aide à construire des programmes d’audit cohérents, alignés sur la stratégie de l’entreprise.
- Elle renforce la crédibilité des audits internes en garantissant impartialité, indépendance et rigueur méthodologique.
- Elle fournit des critères concrets pour développer et évaluer les compétences des auditeurs.
Pour les auditeurs, elle joue un rôle de boussole :
- Les sept principes de l’audit (déontologie, impartialité, confidentialité, approche par les risques, etc.) guident la posture professionnelle au quotidien.
- Les recommandations pratiques (préparation, communication, collecte de preuves, réunion de clôture, etc.) sont directement applicables lors des missions.
Quelles évolutions dans le draft 2025 ?
La révision introduit plusieurs nouveautés clés :
- Audit à distance et sites virtuels : des recommandations détaillées inspirées de l’ISO/TS 17012 renforcent la légitimité de l’audit digital. Exemple : auditer la gestion documentaire d’un fournisseur via une plateforme sécurisée devient une méthode officiellement reconnue.
- Prise en compte du changement climatique et des enjeux numériques dans la planification des audits. Exemple : un audit ISO 14001 devra désormais s’assurer que l’entreprise intègre le changement climatique dans son analyse de contexte.
- Renforcement de l’approche par les risques et opportunités pour prioriser les audits là où la performance ou la conformité sont les plus fragiles.
- Élargissement de l’annexe A avec des cas pratiques et recommandations pour différents types d’audit.
Le rôle du Gap analysis
Face à ces évolutions, le Gap analysis consiste à comparer les exigences et recommandations de la version 2018 avec celles du draft 2025.
Concrètement, il s’agit de répondre à trois questions :
- Qu’est-ce qui change ? Exemple : la planification d’un audit doit désormais inclure explicitement la prise en compte du risque numérique et du changement climatique.
- Qu’est-ce que cela implique pour nous ? Exemple : former les auditeurs à utiliser efficacement les outils collaboratifs en audit à distance.
- Comment combler l’écart ? Exemple : réviser les check-lists d’audit interne pour intégrer les notions de risques émergents (cybersécurité, changement climatique).
Application pratique
- Un responsable QSE peut utiliser le Gap analysis pour mettre à jour son programme d’audit annuel et y intégrer les nouveaux risques identifiés.
- Un auditeur interne peut ajuster sa grille d’entretien en incluant des questions sur la résilience énergétique (ISO 50001) ou la gestion des données numériques.
- Un organisme de certification comme evolve peut s’appuyer sur ce travail pour adapter la formation de ses auditeurs et garantir leur conformité aux nouvelles attentes.
La révision 2025 de l’ISO 19011 n’est pas une rupture mais une évolution qui ancre l’audit dans les réalités actuelles : digitalisation, changement climatique, risques émergents. Pour les auditeurs comme pour les responsables qualité, le Gap analysis est l’outil idéal pour transformer ces évolutions en leviers de performance et de crédibilité.
En anticipant ces changements, l’audit conserve sa valeur première : un regard indépendant, structuré et utile au service du progrès.